L’automne littéraire de Yuyine

Le mois d’octobre est avant tout pour moi le Mois de l’imaginaire, un évènement organisé par les éditeurs de littératures de l’imaginaire qui leur permettent de mettre en avant ces titres souvent boudés par la presse et les évènements littéraires. Etant une fervente amatrice des genres SFFF (Science-Fiction, Fantasy, Fantastique), c’est surtout pour moi une excuse pour une cure d’évasion.

Alors évidemment, mon mois d’octobre est placé sous le sceau de ces “mauvais genres” qui nous évadent de la réalité pour mieux la questionner. Mes meilleures lectures sont toutes du registre de la science-fiction qui est un genre plus diversifié qu’il n’y paraît comme vous le verrez à travers cette sélection.

Les heures rouges de Leni Zumas,
paru chez les éditions Presses de la Cité

Etats-Unis. Demain. Le droit à l’avortement est supprimé. Les adoptions ne seront bientôt plus possible que pour les couples hétérosexuels mariés. Dans une ville près de Salem, quatre destins de femmes s’entrecroisent. Celui de l’épouse, mère au foyer désespérée, celui de la biographe, professeure célibataire désirant devenir mère célibataire, celui de l’étudiante qui, pour être bien vu, se laisse emmener en voiture dans un lieu isolé par son petit ami, et celui de la sorcière, femme guérisseuse vivant seule au milieu des plantes et des animaux. Avec une plume étonnante, qui dit autant par les silences entre les lignes que par les mots, Leni Zumas propose un roman d’anticipation glaçant de réalisme qui interroge les droits et le statut des femmes. Un récit qui ne tombe jamais dans le travers du manichéisme et qui nous laisse faire nos propres conclusions.

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Trois fois la fin du monde de Sophie Divry,
paru aux éditions Noir sur Blanc dans la collection Notabilia 

Il s’agit d’un roman en trois temps. Le premier, celui de la violence froide et crue de l’emprisonnement de Joseph confronté à la vie carcérale et sa loi du plus fort. Le second, celui de l’évasion dans un monde apocalyptique où une catastrophe nucléaire a tout changé. Une fuite sans liberté, guidée par la paranoïa d’être rattrapé et enfermé. Et le troisième, plus contemplatif, comme un renouveau au sein d’une nature désertée par l’homme. Trois fois la fin du monde est un ovni littéraire qui mélange les genres et les styles. Avec une écriture tantôt familière et tantôt d’une poésie rare, Sophie Divry immerge pleinement son lecteur dans le destin fou d’un homme confronté à lui-même, à la nature, à la solitude et à la peur. Puissant!

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Rétrograde de Peter Cawdron,
paru aux éditions Denoël dans la collection Lunes d’encre

Dans une station de recherche basée sur Mars, plusieurs nations cohabitent pour la science. Mais tout bascule le jour où les communications vers la Terre sont coupées après la terrible nouvelle du bombardement nucléaire de plus de 20 villes à travers la planète. Les rumeurs se propagent, les doutes se multiplient, les nationalismes réapparaissent. Qui croire? Et comment ne pas céder à la peur pour rester solidaire et survivre sur un lieu aussi hostile que Mars? Ce thriller en huis-clos spatial démarre dès les premières pages et nous emporte, sans répit, dans un flux ininterrompu d’évènements et de révélations. Hautement réaliste, l’intrigue s’équilibre d’informations scientifiques claires et accessibles qui n’alourdissent jamais l’action et l’entravent jamais la tension. C’est 100% passionnant et 100% haletant.

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Chaque mois, Yuyine partage avec les lecteurs de dKLIKK ses plus belles lectures. 
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