L’imaginaire pour pousser la réflexion

Après un mois d’avril plein de lectures engagées, j’ai poursuivi sur ma lancée avec des romans porteurs de messages assez forts. Les littératures de l’imaginaire m’ont encore prouvé leur capacité à nous faire réfléchir sur notre présent et notre humanité, tout en permettant une évasion incroyablement immersive dans l’imagination des autrices et auteurs. Voici donc trois titres de littérature de l’imaginaire: un roman d’anticipation, une science-fantasy écologique et un thriller en huis-clos basé sur des boucles temporelles.

L’île de Sigríður Hagalín Björnsdóttir (traduction de Éric Boury)
paru chez Gaïa éditions

Dans ce premier roman, la journaliste et autrice islandaise Sigríður Hagalín Björnsdóttir imagine ce qu’il adviendrait de l’Islande si elle se retrouvait, du jour au lendemain, complètement coupée du reste du monde. Elle raconte le basculement progressif et insidieux d’un pays conservateur et nationaliste vers un totalitarisme fasciste. Et ce changement assez lent, et pourtant évident si on sait repérer les signes, est glaçant de réalisme. Il s’agit d’un roman puissant et oppressant qui nous donne de l’Islande une image bien éloignée de l’idyllique contrée que nous pouvons avoir. Et cette intrigue haletante, portée par des personnages très nuancés, n’est pas sans faire écho à notre réalité et tire la sonnette d’alarme quand aux dérives possibles à venir.

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Mers mortes de Aurélie Wellenstein
paru chez Scrineo

Dans ce futur imaginé par Aurélie Wellenstein, la mer (et tout ce qui y vivait) a disparu, détruite par la bêtise de l’homme. Les âmes des animaux marins reviennent alors, sous forme de marées fantômes, pour se venger de l’humanité survivant tant bien que mal. Au cœur de ce monde, Oural est un exorciste, caste essentiel à la survie des hommes. Mais il se retrouve enlevé de son clan par une bande de pirates naviguant sur les marées fantômes. A travers un univers passionnant et très original, l’autrice nous lance un cri d’amour et d’alerte pour les océans. Poignant, ce roman offre des passages douloureux mais essentiels sur les souffrances que nous faisons vivre aux espèces qui peuplent nos mers. Elle interroge aussi la cruauté de l’homme envers ses semblables lorsque la survie entre en jeu. Le message est puissant et porté par une histoire pleine d’aventures et de rebondissements jusqu’à un final grandiose.

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Les sept morts d’Evelyn Hardcastle de Stuart Turton
paru chez Sonatine

Imaginez un huis-clos à l’ambiance aristocratique anglaise, pluvieuse et mystérieuse. Saupoudrez d’une enquête complexe à résoudre à la Agatha Christie. Et enfin, enrobez l’ensemble d’un système de boucles temporels original puisque proposant, à chaque réveil, une alternance d’hôtes. Vous obtiendrez alors un premier roman étonnant et très bien pensé signé Stuart Turton. Notre personnage principal aura fort à faire pour résoudre le meurtre d’Evelyn Hardcastle qui se déroule, chaque jour, à 23h00. D’autant que l’alternance de personnages n’est pas son seul obstacle et que la menace rôde. Un roman passionnant à l’ambiance maîtrisée qui vous fera remuer les méninges !

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