Septembre est là !

La rentrée des classes, la rentrée littéraire, la fin des vacances, l’automne qui s’approche… Pour ne pas déjà déprimer en pensant aux jours pluvieux et au manque de luminosité, replongeons, si vous le voulez bien, en été.

La période estivale est généralement associée, côté lectures, à des livres plus « légers », aux romances et aux policiers qu’on feuillette sur la plage au soleil, comme ce livre de poche coincé dans le sac en toile qui s’écornera contre nos lunettes de soleil et conservera quelques grains de sable comme autant de souvenirs de vacances qui s’imprègnent d’une nostalgie une fois la rentrée venue.

J’aurai pu vous faire une rubrique « Yuyine à la plage », comme cette bonne vieille Martine, pour vous conseiller mes lectures estivales fétiches, mais voilà, pour moi, l’été ne rime jamais avec farniente ou romans légers. D’une part parce que je déteste lire sur une plage (j’ai beaucoup trop de choses à explorer à travers le monde) et parce que je ne suis pas tout à fait une « lectrice saisonnière ». Mais cela ne m’a pas empêché de faire de belles lectures, valables à toutes les saisons de l’année. En voici un échantillon que j’ai décidé de vous présenter :

Le Cycle de Syffe. Tome 1, L’enfant de poussière de Patrick K. Dewdney, paru chez les éditions Au diable vauvert

Pour les amateurs de fantasy historique médiévale, ce premier tome d’une nouvelle saga dont la suite paraît déjà ce mois-ci, est un bijou à ne surtout pas louper. Syffe, jeune orphelin libre et aventureux se fait un jour prendre la main dans le sac en train de voler. Pour réparer sa faute et ne pas perdre sa main, il se retrouve engagé au service d’un des gardes de la citadelle à l’ombre de laquelle il grandit afin d’enquêter sur divers manigances. L’équilibre de son univers est menacé par une guerre civile qui commence à gronder, les guerres de territoire menacent également mais au milieu de ce chaos annoncé Syffe grandit et devra affronter quantité d’obstacles et subir plus de pertes qu’il n’aurait osé l’imaginer. L’univers est riche, l’histoire passionnante et la plume très agréable à parcourir.

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Et Dieu se leva du pied gauche de Oren Miller, paru chez les éditions de L’Homme sans Nom

Sept cadavres dans un hôtel à Venise, décédés tous en même temps dans leur lit sans aucune trace visible de la cause de leur mort. Une survivante, accusée et désemparée, qui appelle à l’aide. En parallèle, à Paris, un homme se défenestre sans raison après avoir annoncé qu’il détestait le thé. Voilà pour les bases d’une enquête épatante dans l’Europe des années 50. Oren Miller écrit du polar comme une Agathe Christie moderne, avec une touche d’élégance saupoudrée d’un cynisme savoureux. Elle nous a fait faire connaissance avec un duo d’enquêteur atypique, charismatique et étonnant dans J’agonise fort bien, merci puis À présent, vous pouvez enterrer la mariée (éditions de L’Homme sans Nom) et poursuit ici leurs aventures avec une enquête des plus complexes qui mettra leur esprit de déduction à l’épreuve. À paraître cet automne et à ne pas louper.

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Je suis la méduse de Béatrice Fontanel et Alexandra Huard, paru aux éditions Les fourmis rouges

Cet album jeunesse a été un véritable coup de cœur. On y suit une jeune méduse, narratrice originale qui, pendant son ballet sous-marin, nous explique ce qu’elle est. Malheureusement, emportée par le courant elle blessera une jeune enfant qui se baignait-là et se verra rejeter furieusement sur la plage par le père fâché que sa fille soit blessée. Elle commencera alors une agonie désespérée jusqu’à ce que l’enfant décide de la remettre à l’eau et de lui sauver la vie. Une histoire d’une grande douceur qui permet d’aborder le respect des êtres vivants, l’écologie, et qui nous fait aimer les méduses. Les illustrations envoûtantes aux couleurs chatoyantes participent à notre émerveillement. Dès 6 ans.

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Adoration de Jimmy Lévy, paru aux éditions du Cherche-Midi

La rentrée littéraire commençant dès la mi-août, j’achèverai cette sélection par l’un des titres de cette dernière. Second roman de Jimmy Lévy, après Les petites reines (éditions du Cherche-Midi), Adoration est un roman atypique tant dans son style que dans son propos. Le narrateur nous évoque sa relation destructrice avec L., personnage qui souhaite être adorée et n’accepte pas le rejet, L. qui va devenir son obsession mais aussi son fléau. C’est à la fois passionnant et dérangeant, on ne sait dire, à l’issue de la lecture, si on a aimé ce livre ou non, tant la relation amour-rejet raconté imprègne aussi le lecteur. De même, le style de Jimmy Lévy est assez indescriptible. Il est incisif, très riche et chaque mot semble avoir été choisi avec le plus grand soin, y compris pour leur doubles sens qui font écho à la personnalité double de L., tout comme la construction éclatée du récit. Ce n’est pas une lecture légère, mais c’est une lecture marquante indéniablement.

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Chaque mois, Yuyine partage avec les lecteurs de dKLIKK ses plus belles lectures. 
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