Julien Lapraille

Un cuistot
100% naturel

Vous avez déjà vu sa bouille dans votre petite lucarne… Julien Lapraille a été l’un des candidats emblématique de Top chef. Dans la vie comme à la tv, passionné, un brin survolté et surtout sincère et entier, il a naturellement crevé l’écran. Il pratique une cuisine inventive basée sur les produits de sa région natale, la Gaume, tel le safran de Virton. Trêve de bavardage, découvrez donc ce chef atypique et surtout très sympathique.

Julien Lapraille © Anthony Florio

Si vous deviez résumer votre cuisine en un mot ou un adjectif, lequel choisiriez-vous ?
Cuisine du terroir, très gourmande et remise au goût du jour !

Vous venez de sortir votre second livre, comment est né ce nouveau projet ?
J’ai édité mon premier livre seul car les éditeurs m’ont pris pour un fou. J’ai donc demandé l’aide d’une amie photographe. C’était un livre lavable que nous avons imprimé en Espagne, vraiment à tout tout petit budget et indépendant. Avant même sa sortie, j’avais déjà une liste de 100 personnes alors que je sortais seulement 50-60 livres. L’intégralité de l’argent a été versé à une œuvre caritative africaine.

Pour le livre «Ne M’appelez pas chef», le fait d’avoir participé à «Top Chef» m’a ouvert énormément de portes, c’était plus facile pour éditer un nouveau livre. Génération W a créé sa propre maison d’édition et par le biais de rencontres, j’ai proposé qu’ils éditent mon livre.

C’est le premier livre édité par la maison d’édition et on peut dire que c’est un petit succès : plus de 1400 livres vendus en 2 mois.

Les photos de votre livre sont particulièrement esthétiques et originales ! Avez-vous laissé carte blanche au photographe ou aviez-vous des idées précises de mise en scène de vos plats ?
Un partage avec Anthony Florio. On proposait tous les deux nos idées. Parfois, c’était inattendu au feeling, à l’instinct…Par exemple, pour la photo de couverture, il s’agit d’une voiture d’un client de mes parents. Cette voiture se situe hors du village dans un chemin de campagne et sert de transport pour les sapins de Noël. C’est simplement en roulant pour aller faire une photo que l’on a aperçu l’engin et directement on s’est dit «voilà ce qu’il nous faut!».

En général, le visuel est-il important pour vous ou est-ce le goût qui prime  ?
Le goût surtout mais le visuel a son importance pour attirer également l’œil du client. C’est avant tout les produits choisis, la cuisson et le goût qui priment. Cependant, je ne néglige pas du tout l’aspect esthétique et pour preuve, j’ai demandé à deux céramistes, Anne et Rita, de concevoir ma vaisselle.

Vous êtes chef à domicile, avez-vous une anecdote cocasse ou un souvenir mémorable à nous livrer ?
J’ai déjà servi un repas pour 14 personnes dans une cuisine de 2 mètres carré…Ou alors tenir le four avec ma jambe car il ne fermait plus.

Pensez-vous que cette formule vous donne plus de liberté que d’être chef d’un restaurant ?
Oui car le contexte est différent. Je suis chez les gens et ce sont eux qui rythment l’envoi des plats. S’ils veulent prendre leur temps, je suivrai. Au restaurant, on a peut-être plus l’impression de devoir respecter un timing.

Julien-livre

Sur le dos du livre, dont les illustrations ont été réalisées par Fabien Vervenne, on peut voir un dessin représentant Jamie Oliver. Il pratique une cuisine intuitive, goûteuse, basée sur des produits simples et de qualité. Ces aspects de son travail sont-ils importants dans votre façon d’aborder votre propre façon de cuisiner ?
Jamie Oliver est un peu mon exemple! J’aime son style et sa manière d’aborder la cuisine! C’est au feeling et surtout avec des produits de qualité en symbiose avec les producteurs. C’est vraiment cela que je préconise dans ma cuisine: les produits locaux et surtout la mise en avant des producteurs locaux.

Avez-vous déjà eu l’occasion de goûter sa cuisine ?
Je n’ai pas encore eu la chance de le rencontrer… un jour qui sait. J’espère vraiment !

Pour terminer, un petit portrait chinois culinaire :

Si vous étiez :

Un fruit, vous seriez… Une banane

Un type de cuisine, vous seriez… Le terroir belge

Une épice, vous seriez… Du piment Espelette

Un ustensile de cuisine, vous seriez… Une cuillère !

Et pour conclure cette interview, la cuisine et vous c’est… comme avec ma copine Amélie, une belle et longue histoire d’amour