INTO THE PROCESS 
La troisième édition de Design City, réalisée par le Mudam en collaboration avec la Ville de Luxembourg, s’annonce sous la thématique « Into the Process » : une remise en question sociétale des fonctions du design, réunissant un foisonnement d’expositions, un colloque, des cours sur l’histoire du design, un marché des créateurs, des visites d’ateliers et bien d’autres événements dans différents endroits de la ville, voire au-delà.
On a épinglé l’exposition
“Never for Money, Always for Love” au Mudam
Dans le cadre de Design City 2014, le Mudam présente l’exposition “Never for Money, Alwaysfor Love.” Pensée comme une plateforme d’échanges entre le Luxembourg et le Portugal, elle rassemble treize designers (ou duos de designers) qui intègrent à leur pratique du design une approche critique et responsable. Véritable contre-pied au consumérisme, l’exposition interroge les modes de production traditionnels du design pour répondre aux défis que pose le contexte social et politique contemporain.
Dans cette remise en question sociétale du design, les designers présentés dans Never for Money, Always for Love ont conçu des projets où la “créativité est mise au service d’une conscience sociale basée sur des notions de durabilité, d’interaction ou de participation”, comme le résument Bruno Carvalho et Anna Loporcaro, commissaires de l’exposition. « On se rend compte aujourd’hui que la technologie n’a pas solutionné nos problèmes mais a instillé des changements radicaux dans nos rythmes de vie, nos comportements sociaux et familiaux, et a eu des conséquences dramatiques sur l’environnement. Le retour à des méthodes traditionnelles peut être une voie de salut. Les mouvements ‘slow’ apparus récemment sont de bons exemples de réactions à l’hyperproduction, à l’obsolescence programmée. L’artisanat est, en ce sens, un bon équilibre entre les compétences, le temps et les ressources employés. Bien que nous entrions dans une ère postmoderne, il se pourrait qu’on assiste au retour des anciennes valeurs de l’artisanat en matière de production des objets. »
Le projet Coco de la créatrice luxembourgeoise Anne-Marie Herckes est une collaboration avec Burel Factory. Depuis 2010, la compagnie fabrique des textiles et des articles en feutre dans l’usine de laine Lanifícios Império, établissement de tradition du village portugais de Manteigas. Par là, elle est à même de soutenir l’emploi local tout en contribuant à préserver la pratique artisanale et les structures sociales. Anne-Marie Herckes a recours ici à sa méthode de prédilection : la déclinaison d’icônes de la mode en miniature pour donner naissance à de nouvelles formes et à de nouvelles panoplies. Reproduite en feutre, la silhouette du célèbre tailleur Chanel peut faire office d’élément de séparation dans une pièce ou bien de décoration murale.
Avec le projet “Insects au Gratin”, Susana Soares aborde l’un des défis majeurs de l’humanité : la découverte de nouvelles ressources alimentaires à la fois efficaces et respectueuses de l’environnement pour les générations futures. Grâce à la technologie de l’impression 3D et à l’ajout d’autres ingrédients et aromatisants, elle est parvenue à créer des aliments à base de farine d’insectes, substance extrêmement riche en protéines, qui, par leur aspect attrayant, surmontent les préjugés culturels.
Jusqu’au 15 juin 2014
Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean
3, Park Dräi Eechelen, L-1499 Luxembourg-Kirchberg
www.mudam.lu