Design City 2014

INTO THE PROCESS Maurice et Paula © Mudam Luxemourg

La troisième édition de Design City, réalisée par le Mudam en collaboration avec la Ville de Luxembourg, s’annonce sous la thématique « Into the Process » : une remise en question sociétale des fonctions du design, réunissant un foisonnement d’expositions, un colloque, des cours sur l’histoire du design, un marché des créateurs, des visites d’ateliers et bien d’autres événements dans différents endroits de la ville, voire au-delà. 

En s’intéressant aux problématiques liées au design dans l’espace public et à son intégration dans la vie quotidienne, la biennale Design City se comprend comme un laboratoire d’idées, un outil de promotion et une plate-forme d’expérimentation pour la participation des designers au développement urbain.
kinneks play ©wakup
Pour cette édition, une attention particulière a été portée à l’espace public, plus précisément à la Kinnekswiss, la grande pelouse du parc municipal. Durant la biennale, trois projets spécifiques y prennent place, offrant aux utilisateurs l’occasion de fréquenter le parc d’une nouvelle manière et d’aborder sous différents angles le rôle de ce « poumon vert » situé au cœur de la capitale.

On a épinglé l’exposition
“Never for Money, Always for Love” au Mudam

Dans le cadre de Design City 2014, le Mudam présente l’exposition “Never for Money, Alwaysfor Love.” Pensée comme une plateforme d’échanges entre le Luxembourg et le Portugal, elle rassemble treize designers (ou duos de designers)  qui intègrent à leur pratique du design une approche critique et responsable. Véritable contre-pied au consumérisme, l’exposition interroge les modes de production traditionnels du design pour répondre aux défis que pose le contexte social et politique contemporain.

Dans cette remise en question sociétale du design, les designers présentés dans Never for Money, Always for Love ont conçu des projets où la “créativité est mise au service d’une conscience sociale basée sur des notions de durabilité, d’interaction ou de participation”, comme le résument Bruno Carvalho et Anna Loporcaro, commissaires de l’exposition. « On se rend compte aujourd’hui que la technologie n’a pas solutionné nos problèmes mais a instillé des changements radicaux dans nos rythmes de vie, nos comportements sociaux et familiaux, et a eu des conséquences dramatiques sur l’environnement. Le retour à des méthodes traditionnelles peut être une voie de salut. Les mouvements ‘slow’ apparus récemment sont de bons exemples de réactions à l’hyperproduction, à l’obsolescence programmée. L’artisanat est, en ce sens, un bon équilibre entre les compétences, le temps et les ressources employés. Bien que nous entrions dans une ère postmoderne, il se pourrait qu’on assiste au retour des anciennes valeurs de l’artisanat en matière de production des objets. »

Les projets dont une partie ont été produits spécialement pour l’exposition se recentrent ainsi sur les enjeux fondamentaux à un nouveau type de design, des enjeux tels que le développement de stratégies innovantes et durables avec les ressources disponibles ; la recontextualisation des objets et savoir-faire traditionnels ; la valorisation des productions limitées voire uniques ou encore l’implication du travail social dans le développement de projets.

Never for money Herckes

Le projet Coco de la créatrice luxembourgeoise Anne-Marie Herckes est une collaboration avec Burel Factory. Depuis 2010, la compagnie fabrique des textiles et des articles en feutre dans l’usine de laine Lanifícios Império, établissement de tradition du village portugais de Manteigas. Par là, elle est à même de soutenir l’emploi local tout en contribuant à préserver la pratique artisanale et les structures sociales. Anne-Marie Herckes a recours ici à sa méthode de prédilection : la déclinaison d’icônes de la mode en miniature pour donner naissance à de nouvelles formes et à de nouvelles panoplies. Reproduite en feutre, la silhouette du célèbre tailleur Chanel peut faire office d’élément de séparation dans une pièce ou bien de décoration murale.

NEVER_FOR_MONEY_Soares_1

Avec le projet “Insects au Gratin”, Susana Soares aborde l’un des défis majeurs de l’humanité : la découverte de nouvelles ressources alimentaires à la fois efficaces et respectueuses de l’environnement pour les générations futures. Grâce à la technologie de l’impression 3D et à l’ajout d’autres ingrédients et aromatisants, elle est parvenue à créer des aliments à base de farine d’insectes, substance extrêmement riche en protéines, qui, par leur aspect attrayant, surmontent les préjugés culturels. 

Copier – Couler, le projet de David Richiuso en collaboration avec Anne Genvo permet de mouler en plâtre des objets domestiques tel que assiettes et bols directement dans la terre.
Never for money, always for love au Mudam Luxembourg
Jusqu’au 15 juin 2014

Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean
3, Park Dräi Eechelen, L-1499 Luxembourg-Kirchberg
www.mudam.lu
Programme complet de Design City 2014 sur www.designcity.lu. 

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