WC & Employés, histoire de (dés)amours

Histoire de (dés)amours

WC-01

S’il il y a bien un sujet délicat dans une entreprise quelle qu’elle soit, c’est celui, je pense, des toilettes collectives.
Ah bon ? Pas chez vous ? Vous en avez de la chance…  Non mais c’est vrai quoi !?

Entre le, ou, la collègue qui utilise les derniers feuillets du rouleau de papier toilette et ne le remplace pas. Obligeant la collègue de petite taille que je suis (1m62) à faire de la varappe pour atteindre le stock rangé à 2 m du sol sur la seule étagère du lieu. Ou pire, à demander de l’aide à un(e) collègue plus grand(e), qui invariablement va vous regarder avec circonspection « tiens, tiens… elle a besoin de papier… »

ben oui, même pour un petit pipi, moi, j’utilise du papier !

Celle ou celui qui laisse sur le rebord ou dans le fond de la cuvette sa signature ou sa trace de freinage* (* biffer la mention inutile).

Et qui, après avoir soulagé son intestin, ne pense jamais à neutraliser son odeur personnelle. Sans doute n’a-t-il pas pris conscience qu’après plus de 2000 ans de civilisation, il n’est plus nécessaire de marquer son territoire par les excréments et/ou par l’odeur ! Alors, tout d’abord, à côté de la cuvette se trouve généralement une petite brosse dans son petit portant : ça sert à ça : nettoyer les traces.

Et ensuite, bon dieu, tenez-le vous pour dit : la bombe là, avec des fleurs dessus, c’est du désodorisant. Et ça permet au suivant de se soulager sans être en apnée !

Oui, je sais, le désodorisant est nocif pour la santé, mais votre odeur en huis clos aussi.

Il y en a, parfois, qui usent et abusent de ladite bombe et qui n’arrivent pas à chasser le fumet de leur production, pour ceux là, il n’y a rien à faire si ce n’est changer de lieu d’aisance.

Craquer une allumette aussi permet de neutraliser ces odeurs-là.

Mais il faut aimer le parfum du soufre et cela pourrait encourager le collègue qui, frustré de ne plus pouvoir fumer dans son bureau serait tenté de braver l’interdit,  viendrait fumer dans les commodités et déposerait donc ses cendres dans la cuvette et parfois dans le fond du petit lavabo.

Et puis il y a le collègue qui à heure fixe vient au cabinet, surtout avant de terminer sa journée – après tout il n’y a pas de petits profits (c’est 10l d’eau de la chasse d’économisé et un peu de papier) – et qui reste longtemps, longtemps, longtemps.

Ce qui, les jours d’inspiration, me fait composer des petits poèmes comme :

« Quand Mika fait caca c’est qu’il s’en va »

Joli, non ?

Oui, je sais. Pas terrible.

Le collègue qui, voulant faire partager au plus grand nombre le soulagement que lui procure la vidange de sa vessie, pisse du haut de sa hauteur, laissant imaginer sans peine cette urine faisant des ricochets à la surface de l’eau, destinée à la diluer et venant éclabousser l’envers de la planche ou, pire, la planche elle-même !

Et puis il y a ceux qui ne se lavent jamais les mains. Et qui utilisent un clavier d’ordinateur. Et qui vous demande de vous installer à leur poste pour les aider.

Au secours ! Où est le désinfectant ???

Là, il me vient en mémoire cette étude réalisée il y a quelques années dans les cafés et qui avait mis en lumière le nombre invraisemblable de traces d’urines différentes dans les petits pots de cacahuètes…

Et là, mon esprit s’évade, pour ne pas dire divague : si ces collègues se comportent de la sorte dans les commodités collectives partagées par les collègues, comment se comportent-ils chez eux ??

Surtout ceux et celles qui ne se lavent pas les mains !?

Parce qu’après tout, même si les waters sont destinés à se soulager. Et que notre culture et notre civilisation a banni les odeurs corporelles quelles qu’elles soient à tous les niveaux de nos vies.

Même si nous déposons tous et chacun notre petit lot quotidien de déchets et de toxines, de grâce… pensons aux suivant s!

Imaginez-vous, lecteur, enfermé dans ce lieu exigu et vous rendre compte après coup qu’il n’y a plus de papier ?

Même sur l’étagère à 2 m du sol ??

Qu’il n’y a plus de savon ?

Oui, je sais… flippant !

C’est pour ça que moi, chaque fois que j’y entre je checke :

1) le papier

2) le savon.

Qu’on se le dise…