L’invitation de Mabel Moreno

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Mabel a réuni dans sa maison d’artiste une foule d’amis dont elle admire le travail. Du photographe Peter de Bruyne à la styliste bruxelloise Olivia Hainaut. De Donatella Cagna (Matières Nomades) à Sabrina Palmisano (Boucles d’Or) en passant par Laurent Bouchat spécialisé dans le livre d’art du XXe S. Sans oublier son ami de toujours, le designer Bram Boo. Mabel a donné carte blanche à ses amis pour faire de son intérieur l’intérieur rêvé. En pénétrant dans la maison de Mabel, on découvre des univers poétiques, oniriques, inspirants où l’écriture, la musique, le cinéma, l’art et la féminité ne sont jamais bien loin.

L’ histoire de Mabel

Le fil rouge dans la vie de Mabel Moreno, l’Andalouse, est sans aucun doute, l’amour et la musique. Tout a commencé avec son grand-père Elias, un chanteur de flamenco et de fandango, au timbre exraordinaire. L’un des meilleurs des années 50. “Pour m’endormir, il me chantait des airs traditionnels de flamenco. J’en avais des frissons d’émerveillement” dit-elle. Il avait un humour décapant et ne parlait qu’en métaphores.

Il est sans doute la clé de sol de la personnalité de Mabel, car, pour elle, le plus important dans la vie est de conjuguer l’humour à la sagesse.

Depuis toute petite, elle dansait, avant de savoir marcher. Elle a toujours associé la musique et les images à toutes ses émotions. À ses voyages intérieurs, étant une grande rêveuse.

Cependant, vers l’âge de six ans, elle s’éloigne de sa culture flamenco lorsqu’un jour, elle entend John Lennon dans la voiture de son papa. Essayant coûte que coûte de comprendre les paroles, voulant s’habiller comme lui, elle découvre en Lennon un révolutionnaire.

À ses 13 ans, c’est un autre révolutionnaire qui la suit toute son adolescence : David Bowie. L’androgynie, la métamorphose, le génie créatif, l’élégance, Bowie ne la quittera jamais, tout comme Gainsbourg, qu’elle n’a jamais vu en concert, “l’un de mes seuls regrets”, dit-elle.

À cette époque, dans une campagne reculée ardennaise, terre d’accueil de sa famille ayant fuit le régime franquiste, elle fait du théâtre jusqu’à ses 18 ans. Malgré le vif encouragement de ses professeurs et du directeur de l’école, ses parents s’opposeront catégoriquement à son choix de rentrer au conservatoire. Mabel part tout de même à Bruxelles, étudier le management culturel et se former, à l’insu des ses parents, le soir, au théâtre !

La musique revient lorsqu’elle décroche comme premier job, un post de coordinatrice musicale. Des centaines de concerts vus, des pépites parfois. Comme Daniel Darc dans un squatt sans éclairage, Bertrand Cantat dans un bar pourri. C’est là que son oreille se forme.

Après quelques années, elle s’ennuie pourtant. Elle ressent le besoin d’explorer sa créativité. Elle s’inscrit aux beaux-Arts en architecture d’intérieur. Après deux ans, de nouveau, l’ennui la guette. Elle quitte les Beaux-Arts où elle était promue à devenir professeur et passe un concours à la Design Academy d’Eindhoven. Elle y est accueillie les bras ouverts, si chaleureusement : elle a enfin trouvé son idéal d’explorations. Etonnamment, ses professeurs lui conseillent de ne pas rester ; la considérant comme une artiste à part entière, une styliste, une architecte, une conceptrice, elle n’a plus besoin de formations, ni d’écoles.

L’ennui qui la taraudait depuis l’enfance va soudain disparaître, lorsqu’un grave accident la force à ne plus bouger pendant un an. L’épreuve suprême pour cette hyperactive. Ne pouvant plus danser, sa grande passion, ni suivre ses chantiers d’architecture. Tout à coup, elle se mit à écrire. Les mots coulent de source, elle est transcandée quand elle écrit, elle ne ressent même plus la douleur de l’accident.

Cependant, étant de nature pudique, timide, elle craint de montrer ses écrits. Elle est, pendant de nombreuses années, une muse qui se cache et inspire d’autres, par exemple, le chanteur Jochen Wenz du groupe Mardi Gras bb, dont elle était la touche hyspano rétro ajoutée à leur jazz groovy.

Elle part vivre cinq ans en Italie où elle apprend l’italien en regardant des films classiques en V.O. Elle écrit, elle lit. Sa soif d’apprendre est intarissable : psychanalyse, mythologie, romans, poésies. Tout l’intéresse. C’est en Italie qu’elle écrit son premier roman et aussi ses toutes premières chansons. Son envie de monter son projet musical émerge. Cependant, devenue maman, elle préfère s’occuper de sa fille plusieurs années, tout en continuant d’écrire intensément et discrètement.

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Revenue en Belgique, une rencontre déterminante va révéler son besoin viscéral d’exprimer sa créativité : après 6 ans de ping-pong créatif avec son ami, le chanteur Daan, il lui propose d’écrire une chanson sur son dernier album “Nada”. De sa plume va naître un texte métaphorique, surréaliste, “Bala Perdida”. Qui signifie “électron libre” en langage imagé espagnol. Titre parfait pour illustrer leur amitié.

Depuis, tout s’enchaîne très rapidement. Elle co-écrit les titres français de Isolde Lasoen, qui sortira en septembre 2017. D’autres belles collaborations sont en cours. Notamment une, avec Tamino, venu participer à l’album qu’elle est en train d’écrire et composer pour elle-même cette fois.

Après cela, Mabel enchaînera sur son premier film en tant que réalisatrice et actrice. Deux romans sur le feu… et une collection de photos-journal qu’elle aimerait exposer. En secret, elle fait des photos-mémoires depuis sept ans… “Je suis un caméléon dansant sous une boule à facettes” dit-elle en rigolant.

Mabel nous a confié “J’aime la vie qui vit !” Je n’aime pas mettre le mot fin, même dans un roman.

Juste une histoire à suivre…

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