Artiste complice
Il vient de la région liégeoise, mais il « est montois » depuis qu’il a endossé l’étendard d’artiste complice de Mons 2015. Le vêtement, il connaît. Ce styliste a ce grain de folie, cette extravagance qui fait mouche sur les catwalks du monde entier. Mais ne le voyez ni avec un jabot, ni avec des lunettes fumées ou un caniche sous le bras. Lespagnard peut aussi se satisfaire d’un pantalon noir, simple. « Beau », ose-til.
Et c’est avec cette simplicité, cette générosité qu’il aborde Mons 2015 et ses ateliers mode. Pour faire participer les gens à la grande aventure de cette année montoise. Premiers workshops en décembre : Get Ready pour customiser quelques-uns des 20.000 ponchos en couverture de survie qui réchaufferont les visiteurs du 24 janvier, et illuminerons la Fête d’ouverture de Mons 2015. Interview sur mesure.
Jean-Paul Lespagnard, comment avez-vous conçu ces ateliers ponchos ?
Après leur avoir donné leur poncho, nous allons aider les gens à le customiser selon différentes techniques. Des techniques faciles comme coller des autocollants, ou plus complexes, avec des pochoirs, de manière à plaire à tout le monde, de l’enfant à la maman qui l’accompagne, jusqu’à l’amateur d’arts plastiques. Le but, c’est d’intégrer les gens à la Fête d’ouverture pour qu’ils en deviennent les acteurs de manière plus personnelle.
La couverture de survie, dans lesquels ils sont taillés, c’est un matériau qui vous intéresse en tant que styliste ?
Le grand intérêt, c’est que le 24 janvier, il va faire caillant ! (rires) C’est très, très chaud. Quand on est venu nous trouver avec ce thème de l’éblouissement, j’ai voulu travailler sur quelque chose qui reflète la lumière. Et qui réponde à deux exigences : que cela donne chaud et mette de bonne humeur, et que cela reflète les lumières de la ville. Pour cela, c’est une matière parfaite.
« Un groupe de gens qui s’impliquent pour qu’une ville évolue, n’est-ce pas la grande idée de Mons 2015 ? »
Qu’est-ce que l’acte de customiser reflète de votre travail ?
Souvent, dans mes collections, il y a une pièce que l’on peut porter de plusieurs manières, de façon extravertie ou plus intime. Ce sont les gens qui décident, de sorte qu’il est possible à deux personnes de la porter différemment. Ici, l’idée de customiser, c’est de s’approprier la Fête et de la vivre la plus intensément parce qu’on s’y est impliqué. C’est intégrer le public pour qu’il ne subisse pas la fête mais en soit l’acteur.
Ce côté participatif, c’est l’identité de Mons 2015 ?
C’est son point d’honneur. D’ailleurs pour le merchandising, on a aussi développé un imprimé où on voit des rassemblements de gens. Un groupe de gens qui s’impliquent pour qu’une ville évolue, n’est-ce pas la grande idée de Mons 2015 ?
C’est dans cet esprit que vous mènerez vos autres ateliers pendant le reste de l’année ?
J’y proposerai des projets sur lesquels les gens pourront travailler. Puis, j’assurerai le suivi. Je vais planter une punaise à Mons et j’y passerai un élastique. Quand je serai à l’étranger, je partagerai mes expériences faites à Mons ; quand je serai à Mons, je partagerai celles que j’aurai faites à l’étranger. Je serai un vecteur de communication.
Comment situez-vous la mode dans l’offre culturelle ?
Je n’ai jamais fait de différence entre mode de haut niveau et mode populaire. L’idée, c’est d’utiliser le médium « mode » pour qu’un groupe s’implique dans un projet. Ce n’est pas apprendre aux gens à coudre droit ou à réaliser une couture anglaise, mais créer des pièces identitaires qui communiquent quelque chose. L’idée, ce n’est pas de faire de Mons une capitale de la mode mais de se servir de la mode comme vecteur du rassemblement.
Le 24 janvier, vous serez habillé comment ?
J’aurai mon poncho !
Propos recueillis par Xavier Flament
En tous les cas ce qui est sur c’est que nous serons ces 13 et 14 décembre au “Marché des Créateurs” à l’Hotel de Ville de Mons pour customiser notre poncho avec Jean-Paul. Et vous ?