Damien Deroubaix au Centre de la Gravure

Fascinant et visionnaire

Damien Deroubaix, artiste français international (nombre de ses oeuvres font partie des collections de grandes institutions et musées) expose pour le moment au Centre de la Gravure et de l’image imprimée à La Louvière. Première exposition belge de l’artiste qui revient, pour l’occasion, sur 15 années de gravure.

Dès l’entrée, le ton est donné. Un cabane dont on a envie d’entrer par la grande porte (ou la petite) évoque le purgatoire. “Les parois de celles-ci illustrent les pensées qui le hantent, le bouillonnement qui l’habite” peut-on lire sur le petit guide remit à l’entrée qui nous explique la démarche et le travail de l’artiste.

Tous nos sens sont en éveils. La pièce embaume le bois gravé. Le doux parfum se dégage des grandes matrices accrochées aux murs qui nous font penser à des bas-reliefs contemporains.

Artiste engagé, Damien Deroubaix dé-peint le monde. Peuplées d’images de dieux et de démons, issues de nos sociétés présentes et passées, ses oeuvres dévoilent les turbulences de notre temps autant qu’elles révèlent les parts les plus obscures de nous-même.
Artiste nomade, il est représentatif de cette génération pratiquant le zapping culturel, entre images primitives et références à l’histoire de l’art. Le titre qu’il a choisi pour son exposition « Hier vloekt men net (ici on ne jure pas) » en est l’illustration. Sortie de l’imagerie populaire bien pensante que l’on trouvait dans les cafés d’antan, centrée sur l’oeil omniprésent de Dieu, la phrase peut être vue comme un pied de nez à notre société actuelle, dont les dieux, tout aussi puissants, portent désormais les noms de Facebook, Instagram et autres réseaux sociaux à l’affut des replis les plus intimes de nos vies.
Influencé par une quirielle d’artistes, connus ou inconnus, de Picasso à Velasquez en passant par Otto Dix, l’art mésopotamien, David Hockney, Breughel l’ancien, Rembrandt, Matisse, Véronèse… peut on lire sur son site, l’exposition du Centre de la Gravure présente au premier étage une centaine d’estampes de l’artiste, mises en résonance avec des oeuvres de la collection ainsi qu’avec des gravures historiques de Dürer, Ensor, Picasso… qui ont marqué l’artiste.

Poussez jusqu’au 3e étage

Où sont exposées les oeuvres des artistes sélectionnés au 26e Prix de la Gravure. Des travaux vraiment intéressants et si il fallait n’en nommer qu’un ce serait l’installation / performance de Camille Dufour intitulée Sceau du savon d’Alep. Un très bel hommage au peuple syrien qui nous a particulièrement touchés
A voir au Centre de la Gravure jusqu’au 01.04.2018
Rue des Amours 10 – 7100 La Louvière
www.centredelagravure.be

EnregistrerEnregistrer