Hier, nous étions à Art on Paper. Pour cette troisième édition, le salon du dessin contemporain de Bruxelles à investit les salles Terarken à Bozar. Toujours 25 solo-shows au programme représentant des galeries du monde entier : Paris, Munich, Séoul, Tokyo, Berlin… et bien entendu la Belgique.
Nous avons eu la chance d’y faire quelques belles rencontres. Avec le dessin et leur artiste. La première c’est avec l’artiste Cathryn Boch. Séduites par ses paysages triturés, démembrés, recousus, ces paysages inventés à partir d’éléments précis comme de photos aériennes, cartographie avec lesquelles elle transforme et métamorphose les paysages. Elle nous emmène en promenade, dénonce avec son engagement écologique et questionne. Dans le papier, c’est la dualité qui l’intéresse, l’interaction avec le support. “Je joue avec le papier qui réagit”. Un travail ambigu qui pose la question : où est-on dans ce vaste monde ? [Cathryn Boch – Galerie Papillon – France]
Ensuite, c’est la directrice artistique de l’événement, Pauline Hatzigeorgiou qui nous a fait découvrir le magnifique travail de l’artiste ukrainienne Alevina Kakhidze. Invitée par Art on Paper et BOZAR “I still draw love, plants and things” (2017) “Je dessine encore l’amour, les plantes et les choses” en français est une intervention haute en couleurs, en dessins et en narrations visuelles et sonores.
“Alevtina Kakhidze trouve dans le dessin et la performance, les modes d’expression pour interroger la culture visuelle comptemplative et consumériste. Sous des traits à la fois minimalistes et vifs, drôles et charmants, son oeuvre donne forme à un univers proprement féminin menant le spectateur à un voyage onirique, narratif et poétique.”
© Art on Paper
Trois panneaux. Trois couleurs. Trois histoires.
Le beige pour les objets. À Bruxelles, Alevtina loge près du jardin Botanique. Elle se promène dans le parc et se représente dans celui-ci. A un endroit, un tas de “déchets verts”. Elle veut le toucher mais on ne lui permet pas. C’est interdit. C’est privé.
Le vert pour la nature. Alevina Kakhidze se représente ici dans son jardin. Chez elle. A Muzychi, son village natal ou elle s’adonne à la permaculture
Le rose pour l’amour. C’est le jardin de sa mère qu’elle représente. Au loin, des taches rouges représentant des tirs d’artillerie. Le jardin de sa mère se situait près du front de guerre. Elle nous a également rapporté des échantillons de terre, de plantes. Nous avons ouvert et humé ceux près du panneau vert et rose. Le beige, on n’a pas osé.
Ce samedi 9 septembre, Alevina Kakhidze nous proposera une performance à 18h, qui prendra une tournure plus théâtrale, à la manière d’un one woman show humoristique pour remonter le fil de l’installation “I still draw love, plants and things”. Il s’agira en somme de jouer la question de la traduction d’un mode d’expression à l’autre, d’envisager les translations subies pour les éléments qui passent d’un support à un autre, d’une frontière (linguistique) à une autre. A ne pas manquer, elle ne laissera personne indifférent et risque de déclencher un débat.
Ensuite, promenez vous au travers l’exposition. Découvrez les diverses galeries et laissez vous émouvoir par la poésie des dessins de Javier Calleja
Les phrases pleines de sens de Lise Ducaux

LMNO Gallery – Lise Duclaux “Il y a Des Mondes Des Espaces et Des Temps pour Tous les Etres Vivants” 2012 – Sérigraphie sur papier
… chacun trouvera de quoi s’émouvoir, cela ne fait aucun doute. Belle visite.
Art on Paper, jusqu’au 10 septembre 2017
BOZAR – Palais des Beaux-Arts
Rue Ravenstein 23 – 1000 Bruxelles
Plus de renseignements sur www.artonpaper.be